« On a beau s'aimer, on part quand même. Parce-qu'on est fous, inconscients ou cons. J'sais pas vraiment. »

Dans les livres il y a des chapitres pour bien séparer les moments, pour montrer que le temps passe ou que la situation évolue, et même parfois des parties avec des titres chargés de promesses, « la rencontre », « l'espoir », « la chute », comme des tableaux. Mais dans la vie il n'y a rien, pas de titre, pas de pancarte, pas de panneau, rien qui indique « attention danger, éboulements fréquents ou désillusion imminente ». Dans la vie on est tout seul avec son costume et tant pis s'il est tout déchiré...

Il ne bouge pas son cul de chez lui quand je suis sur Narbonne, il fume comme un enculé dans son canapé avec son coloc. Moi je bois, un litre de whisky avec les copains. Quand je ne suis pas là, il bouge son cul de son canapé pour aller se défoncer les synapses dans l'appart d'une gamine drogué squeletique, avec son coloc. Et moi ? Je suis quoi ? Je fais quoi ? On prévoit notre week end séparément, on prévoit notre futur séparément je crois. Façon' y'a pas de futur, pas d'avenir, y'a pas vraiment de rêves. En tout cas y'en a plus. Des projets qui ne se concrétisent jamais. Mon prochain voyage ? Se sera à Lorient. Me demande pas pourquoi, je veux y aller avec Lui, en Camtar. Parce que merde, pour une fois que je touche un rêve du bout des doigts, je voudrai y foutre de la super glue dégueulasse sur ce doigt. Même si faut que je me l'arrache après...Aprés....Demain n'existe pas.